Metro : le panier plein de profits
29 janvier 2013
André Dubuc, La Presse
(Montréal) L’épicier Metro (T.MRU.A) présente des profits supérieurs aux attentes des analystes au premier trimestre de 2013. Le profit net se chiffre à 1,23 $ par action, en hausse de 21,8 % par rapport à la même période l’an dernier. Le consensus était à 1,14 $ par action.
En excluant la vente de sa division de services alimentaires Distagro, le profit ajusté s’élève à 1,16 $ par action, en avance de 15 % par rapport au résultat comparable du premier trimestre de 2012. Ces résultats ont été obtenus dans un contexte difficile, précise la société, où le consommateur canadien est endetté et où l’inflation alimentaire est pratiquement à zéro.
La direction a refusé de préciser ses intentions quant à l’utilisation qu’elle fera du demi-milliard de dollars (avant impôt) en provenance de la vente de 50 % de ses actions d’Alimentation Couche-Tard. Le président et chef de la direction, Éric La Flèche, a dit que l’entreprise a toute la flexibilité financière nécessaire pour faire une acquisition au Canada, peu importe la taille.
En conférence de presse, M. La Flèche a répondu qu’il souhaitait regarder Safeway et Jean Coutu, si l’une ou l’autre de ces entreprises étaient à vendre, ce qui n’est pas le cas d’après lui.
Au premier trimestre de l’année, la hausse des ventes de magasins ouverts depuis au moins un an se chiffre à 1,5 % en un an, ce qui traduit une hausse « robuste » du volume de ventes de 1,3 %, selon l’analyste Peter Sklar, de BMO. Il s’attendait plutôt à une croissance de 0,8 % en volume.
Les ventes totales du trimestre terminé le 22 décembre 2012 avancent de 2,7 % pour se situer à 2,7 milliards de dollars. Le trimestre inclut cette année la semaine de Noël, ce qui n’était pas le cas en 2012.
Pas d’accent aigu à Metro
Les résultats du premier trimestre ont été dévoilés au cours de l’assemblée annuelle des actionnaires au Centre Mont-Royal, de Montréal. Bon an, mal, an, l’assemblée de Metro demeure l’une des plus courues.
Pas de controverse cette année en raison peut-être de l’absence remarquée du Robin des Banques, Yves Michaud, qui avait volé la vedette à l’assemblée précédente.
En l’absence du tribun, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) n’a pas réussi à faire adopter ses résolutions. Son échec le plus cuisant concerne l’ajout d’un accent aigu à Metro. Environ 1,20 % des voix ont appuyé les deux résolutions allant en ce sens.
Metro par contre a pris les devants en suggérant lui-même le vote consultatif sur la rémunération. Après avoir reçu une majorité de votes en faveur de sa propre résolution, la direction a ensuite recommandé aux actionnaires de rejeter la proposition du MÉDAC qui proposait la même chose.
Toutefois, 6,35 % des actionnaires ont voté en faveur d’une représentation égale entre les hommes et les femmes au conseil d’administration de Metro qui ne compte que 2 femmes sur 14 membres. La direction recommandait de voter contre la résolution. Cette question de la place des femmes se posera avec plus d’acuité prochainement, car au moins quatre administrateurs s’approchent de l’âge de la retraite, fixé à 72 ans par règlement interne, soit Pierre Gobeil, 70 ans, Pierre Lessard, 70 ans, Paule Gauthier, 69 ans et Michael T. Rosicki, 69 ans.
Les actionnaires de la société votaient de façon électronique que ce soit pour l’élection de chacun des administrateurs ou l’adoption des résolutions soumises au vote. Le vote électronique permet le décompte des voix de façon quasi instantanée. On a ainsi su que Pierre Lessard a été l’administrateur ayant reçu le plus d’abstention : plus de 1 million d’abstentions ou un plus de 1 % des votes exprimés.
M. Lessard avait annoncé quelques minutes avant le vote qu’il délaissait l’aspect exécutif de sa fonction de président du conseil d’administration pour lequel il a touché 485 000 $ en 2012. Au dire même de M. La Flèche, rien ne changera au quotidien pour l’équipe de direction.
Metro a par ailleurs annoncé une hausse de son dividende trimestriel pour la 18e année consécutive à 25 cents par action. Hier, l’action de la société a reculé de 10 cents, à 64,02 $, à la Bourse de Toronto.