Profit royal : 7,5 milliards
La Banque Royale réalise un bénéfice record en 2012
30 novembre 2012
Gérard Bérubé, Le Devoir
La Banque Royale a lancé la saison des résultats financiers des banques avec l’inscription d’un bénéfice record pour l’exercice 2012. De 7,5 milliards! La plus importante banque au Canada selon l’actif demeure portée par ses activités commerciales de base auprès des particuliers et des entreprises.
Le chiffre frappe l’imaginaire. La Banque Royale a comptabilisé un bénéfice net de 7,54 milliards au cours de son exercice financier clos le 31 octobre 2012, en hausse de 1,1 milliard ou de 17 % par rapport à celui de 6,44 milliards inscrit en 2011. Par action, il s’est établi à 4,98 $ contre 4,25 $ un an plus tôt. Le rendement sur fonds propres est passé dans l’intervalle de 18,7 % à 19,3 %. Le dividende trimestriel se situe désormais à 60 ¢ l’action, contre 57 ¢ au troisième trimestre. Pour l’année, il se chiffre à 2,28 $ l’action, en hausse de 10 % sur celui de 2,08 $ versé au cours de l’exercice 2011.
Le président et chef de la direction de RBC, Gordon M. Nixon, a relié cette performance historique au bénéfice record dégagé dans les segments Services bancaires aux particuliers et aux entreprises, Marchés des capitaux et Assurances. Pour ces trois secteurs, le bénéfice net a atteint 4,09 milliards, 1,58 milliard et 714 millions, en hausse de 11 %, de 22 % et de 19 % respectivement.
Dans son principal segment, celui des Services bancaires aux particuliers et aux entreprises, la Banque Royale fait mention d’une solide croissance des volumes de toutes les activités, de marges stables et d’un levier d’exploitation positif. L’institution a tout de même accru la dotation à la provision pour pertes sur créances, qui se situait au 31 octobre dernier à 1,3 milliard, contre 1,13 milliard un an plus tôt. Malgré un refroidissement du marché immobilier et l’endettement élevé des ménages canadiens, l’accroissement de cette provision s’applique essentiellement à ses portefeuilles de prêts de gros et à ses portefeuilles dans les Antilles, a-t-elle indiqué. Au quatrième trimestre cette dotation se chiffrait à 362 millions comparativement à 276 millions au trimestre correspondant de 2011.
Ce trimestre s’est terminé avec un bénéfice net de 1,9 milliard, ou de 1,25 $ l’action, en hausse de 22 % sur celui de 1,6 milliard, ou de 1,02 $ par action, du quatrième trimestre de 2011. Ces résultats se sont traduits par un rendement sur fonds propres de 18,7 % et de 17,1 % respectivement.
Gordon Nixon a vanté la qualité des portefeuilles de la banque et la force de l’institution à générer de la croissance organique malgré des vents contraires. Coiffant un actif de 825 milliards, elle estime pouvoir afficher une croissance supérieure de 25 % à celle du marché. Une progression plus modérée des prêts à la consommation sera compensée par une tendance demeurant haussière dans le segment Entreprises, là où les marges sont plus élevées. Quant au vent contraire, la Royale évoque la crise de la dette souveraine en Europe et des tiraillements politiques autour du plafond de la dette aux États-Unis, qui font craindre une impasse budgétaire, tout en se disant prête à absorber une possible hausse des taux d’intérêt ou du taux de chômage.