Les grandes banques trop subventionnées

8 novembre 2012
Jean-François Cloutier, argent.canoe.ca

Les grandes banques d’ici et d’ailleurs profitent de subventions indirectes des gouvernements qui nuisent au capitalisme et qui enrichissent une classe de financiers qui ont agi dans le passé comme des « parasites ».

C’est ce qu’a souligné le gouverneur de la Banque du Canada et président du Conseil de la stabilité financière, Mark Carney, lors d’un discours tenu devant le Cercle canadien à Montréal.

Dans sa présentation sur l’état de la réforme en cours du système bancaire international, M. Carney a utilisé des mots parfois très durs pour critiquer l’action des dirigeants de grandes banques à travers le monde.

Il a déploré le fait que, trois ans après la crise financière où plusieurs institutions ont dû être renflouées à grands frais par les contribuables, le système est encore conçu de telle sorte qu’il favorise une prise de risque abusive. Pire encore, le système serait devenu plus que jamais dépendant des fonds publics pour se soutenir.

« Les grandes banques profitent de coûts d’emprunt plus faibles en raison du soutien direct et des garanties implicites offerts par l’État », a mentionné M. Carney.

Autrement dit, les investisseurs qui prêtent aux banques continuent de tenir pour acquis qu’en cas de problème, c’est le grand public qui ramassera la note.

« Il faut mettre fin à un système qui privatise les gains, et qui socialise les pertes », a-t-il souhaité.

Le gouverneur évalue à 70 G $ annuellement l’économie réalisée par les grandes banques grâce aux subventions implicites des gouvernements, soit l’équivalent de 20 % de leurs bénéfices.

« En outre, les problèmes de l’aléa moral associés au soutien implicite de l’État peut [sic] amplifier la prise de risque, réduire la discipline de marché, créer des distorsions de concurrence et accroître davantage la probabilité de tensions », a-t-il signalé.

À propos des créanciers privés qui prêtent aux grandes banques, M. Carney a dit qu’ils s’étaient comportés dans le passé comme des « parasites à l’égard des contribuables ».

Selon M. Carney, la réforme en cours devrait corriger certaines lacunes du système, en obligeant les détenteurs d’obligations, les actionnaires et les dirigeants des grandes banques à assumer le poids de pertes d’institutions financières.

« Nous pointerons du doigt ceux qui traînent les pieds ou contournent les règles et les obligerons à rendre des comptes », a assuré le gouverneur.

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Le Littré ›››

PARASITE [pa-ra-zi-t'] s. m.

 1°  Chez les anciens, sorte d'écornifleur qui faisait métier de manger à la table de quelque riche, en l'amusant par des flatteries et par des plaisanteries. ♦ Le parasite, sans s'enquérir de ce qu'il n'a que faire [les questions philosophiques] ni se mêler du gouvernement du monde, et croyant que tout va bien et qu'il ne saurait mieux aller, boit, mange et se réjouit, goûtant en repos les délices de la vie, sans être seulement travaillé de mauvais songes ; car, comme il n'a point d'inquiétude le jour, il n'en peut avoir la nuit, D'ABLANCOURT, Lucien, le Parasite. ♦ Il n'y a point de parasite qui se fasse philosophe, au lieu qu'une infinité de philosophes deviennent tous les jours parasites, D'ABLANCOURT, ib. ♦ Près de lui [en enfer] sont les parasites Rongés lentement par les mites, SCARR., Virg. VI ♦ Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites ?, LA FONT., Fabl. IV, 3

Nom officiel des hommes qui, dans certaines républiques de la Grèce, étaient admis à partager les victimes avec les prêtres et à s'asseoir à la table des magistrats.

 2°  Aujourd'hui, celui qui fait métier d'aller manger à la table d'autrui. ♦ Ces parasites s'empressaient de manger et de parler ; ils louaient deux sortes de personnes, les morts et eux-mêmes, et jamais leurs contemporains, excepté le maître de la maison, VOLT., Babouc. ♦ Ce goût pour la médisance était dans lui [Boileau] du moins en ce temps-là, si dominant et si injuste que dans la même satire il traite de parasite un honnête homme qui souffrait la pauvreté avec courage, et qui la rendait respectable en n'allant jamais manger chez personne ; il s'appelait Pelletier, VOLT., Mél. litt. Mém. sur la satire, Despréaux. ♦ Le parasite d'un courtisan vous enlèvera l'emploi auquel vous êtes propre, VOLT., Mél. litt. à M. Lefèvre

 3°  Fig. Parasite de l'air, parasite ailé, la mouche. ♦ Tous les moucherons du voisinage, les mouches des lieux voisins, celles qu'avaient apportées de Naples les chevaux de la troupe du roi, celles qu'apportaient de plus loin ceux de la troupe de Mathilde, enfin tous ces insectes ailés qu'on peut appeler les parasites de l'air incommodaient beaucoup les visages, SCARR., Nouvelles, Plus d'effets que de paroles ♦ Ce parasite ailé Que nous avons mouche appelé, LA FONT., Fabl. XII, 11

 4°  Adj. Plantes parasites, celles qui naissent et croissent sur d'autres corps organisés, vivants ou morts. ♦ De vieux arbres chargés de plantes parasites, BUFF., Morc. chois. p. 18 ♦ Il est bien d'autres insectes sur lesquels végètent des plantes parasites, soit pendant qu'ils vivent encore, soit après leur mort, BONNET, Contempl. nat. Oeuv. t. VIII, p. 368, dans POUGENS

Substantivement. ♦ Au nombre de ces parasites souterraines sont l'orobanche, la clandestine, la petite truffe du safran, BONNET, ib. t. VIII, p. 366, dans POUGENS

Vraies parasites, les plantes qui vivent aux dépens des sucs élaborés par d'autres végétaux. Fausses parasites, celles qui ne tirent rien des plantes à l'intérieur ou à l'extérieur desquelles elles se développent et qui leur servent seulement de support, telles sont les mousses sur les arbres.

Se dit de plantes qui croissent dans les terres cultivées et qui nuisent aux objets de culture, comme le chiendent, la nielle, le coquelicot. ♦ Sous sa main [de l'homme], la nature ne produit plus qu'utilement ; la face de la terre se dépeuple d'herbes parasites, BAILLY, Atlantide, Lett. 14

Il se dit aussi, par extension, des productions qui se font dans un corps vivant et qui se développent aux dépens de sa substance. Une excroissance parasite.

Fig. ♦ Nous érigerons en banque nationale privilégiée une caisse d'escompte, que quatre arrêts de surséance ont irrévocablement flétrie, nous garantirons ses engagements, nous laisserons étendre sur le royaume entier ses racines parasites et voraces !, MIRAB., Coll. t. II, p. 479

 5°  Insecte parasite, insecte qui vit sur un autre animal et aux dépens de sa substance.

S. m. pl. Les parasites. Les entozoaires sont des parasites.

 6°  Se dit d'un oiseau qui poursuit les mouettes pour les obliger à lâcher leur proie.

 7°  Fig. Terme de littérature. Surabondant, superflu (acception considérée comme un néologisme dans le XVIIIE siècle). ♦ Fuis les longueurs, évite les redites, Bannis enfin tous ces mots parasites Qui, malgré vous, dans le style glissés, Rentrent toujours, quoique toujours chassés, J. B. ROUSS., Épît. I, 1 ♦ Des fadaises parasites, LE P. COURBEVILLE, dans DESFONTAINES ♦ Il [Boileau] nous apprit.... à éviter les tournures lâches, ou prosaïques, ou recherchées, les expressions parasites et les chevilles, LA HARPE, Cours de littérat. t. IX, p. 8, dans POUGENS

SYNONYME

PARASITE, ÉCORNIFLEUR. Gens qu'on appelle trivialement piqueurs d'assiettes, chercheurs de franches lippées, parce qu'ils font métier d'aller manger à la table d'autrui. Le parasite paie en empressements, en complaisances, en bassesses, sa commensalité. L'écornifleur mange ; voilà tout. Il y a des parasites que l'on est bien aise de conserver ; il n'y a pas un écornifleur dont on ne tâche de se défaire, ROUBAUD.

HISTORIQUE

XVIe s. ♦ Ce sont [les créanciers qui espèrent leur payement] mes candidats, mes parasites, mes salueurs, mes diseurs de bon jour, mes orateurs perpetuels, RAB., Pant. III, 3

ÉTYMOLOGIE

Celui qui mange à côté d'un autre, du grec à côté, et, aliment.

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