Les lamentations des gens d’affaires
Le jeudi 4 octobre 2012
Lettres, Le Devoir
J’ai vu et entendu des femmes et des hommes d’affaires du Québec qui s’inquiètent de certaines mesures prises par le nouveau gouvernement du Québec. Je ne me scandalise pas que ces braves gens monopolisent les médias pour exprimer leurs craintes et leur désenchantement quant au résultat des dernières élections. Cela est leur droit le plus absolu. Ils ont des intérêts personnels et corporatifs à promouvoir et défendre. Je comprends aussi leur désarroi de ne plus avoir un accès facile et illimité aux détenteurs actuels de la puissance publique.
Devrais-je le confesser? Il y a quelque chose qui me turlupine devant ce concert de lamentations orchestré par des communicateurs stipendiés. En plus de 15 ans d’activisme actionnarial, je n’ai jamais vu de mes yeux vus, ni entendus de mes oreilles entendues venant du milieu des affaires le début du commencement d’une plainte concernant les enjeux majeurs du gouvernement d’entreprise et de la démocratie actionnariale.
Françoise Bertrand, de la Fédération des Chambres de commerce, Alain Kirouac, de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et leurs semblables demeurent muets comme des carpes aux assemblées d’actionnaires des sociétés ouvertes. Leurs voix pourraient être d’un puissant apport vers l’éradication des salaires astronomiques dans les sociétés ouvertes, la transparence des états financiers, une représentation plus fidèle de l’actionnariat dans les conseils d’administration et tant de sujets reliés à la démocratie actionnariale.
Inquiétude pour inquiétude, leur silence m’inquiète sur ces aspects majeurs et fondamentaux de l’économie québécoise.
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Yves Michaud – Fondateur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires, Montréal, le 1er octobre 2012
cf. Martin Ouellet, La Presse canadienne, dans Finance et investissement puis La Presse