Les actionnaires de Citigroup refusent de voter la rémunération de leurs dirigeants

2012-04-18
Le Monde.fr avec AFP

Citigroup a annoncé lundi un bénéfice net meilleur qu’attendu, à 2,9 milliards de dollars, mais en baisse de 2 % sur un an pour le premier trimestre.

C’est un changement de paradigme qui semble prendre forme, petit à petit, dans le monde feutré des puissantes banques de Wall Street. Les actionnaires de la banque Citigroup ont en effet créé la surprise mardi 17 avril en refusant de valider le plan de rémunération des dirigeants lors de l’assemblée générale des actionnaires, qui se tenait à Dallas.

« Le conseil d’administration de Citi prend au sérieux le vote des actionnaires et, aux côtés des hauts responsables du groupe, va tenir des consultations avec les représentants des actionnaires pour comprendre leurs préoccupations », a commenté la banque dans un communiqué reçu par courriel.

Selon Bloomberg, 55 % des actionnaires ont voté contre le plan de rémunération ou se sont abstenus, sur les recommandations des cabinets de conseil ISS Proxy Advisory Services et Glass Lewis & Co.

ÉPINGLÉE LORS DES STRESS TESTS

Le conseil d’administration avait recommandé aux actionnaires de voter leur proposition d’une rémunération de 15 millions de dollars au total cette année pour Vikram Pandit, contre 1 dollar en 2010 et 128 751 dollars en 2009. John Gerspach, directeur financier, aurait dû pour sa part recevoir 7,2 millions de dollars au titre de l’année 2011 contre 4,7 millions en 2010 et 5 millions en 2009, tandis que les trois autres principaux dirigeants, le codirecteur du groupe de clients institutionnels John Havens, le directeur du risque Brian Leach et le directeur de la banque de détail Manuel Medina-Mora devaient toucher pour 2011 entre 11 et 13 millions de dollars chacun.

Citigroup a annoncé lundi un bénéfice net meilleur qu’attendu, à 2,9 milliards de dollars, mais en baisse de 2 % sur un an pour le premier trimestre. En cause, une charge de dépréciation de portefeuille de marché, avec un chiffre d’affaires inférieur aux prévisions des analystes. En mars, Citi avait été épinglée lors des derniers tests de résistance de la banque centrale américaine, qui lui avait interdit d’augmenter son dividende.

Lire « Citigroup, autrefois première banque du monde, n’a toujours pas digéré la crise »

Lors de l’assemblée générale mardi, les actionnaires ont par ailleurs validé la nomination du nouveau président du conseil d’administration, Michael O’Neill, 65 ans, ex-dirigeant de Barclays et de Bank of Hawaï, qui siégeait au CA depuis 2009. Il remplace Dick Parsons, dont le départ avait été annoncé début mars.

Source ›››, Canadian Business ›››, MSNBC ›››, Bloomberg ›››, New York Times ›››, Reuters ›››

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