Claude Béland voulait régler avec Power
21 septembre 2011
Jean-François Cloutier, Argent
Power et la BMO invités à financer le MÉDAC
Quelques semaines après son départ du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), l’ancien président, Claude Béland, a révélé pourquoi la bataille opposant l’organisme à Power Corporation faisait du sur-place.
Le MÉDAC est engagé depuis plusieurs années dans un bras de fer avec le conglomérat afin d’obtenir la divulgation des résultats financiers de sa filiale Gesca, propriétaire de nombreux quotidiens québécois.
Dans une entrevue à Argent, M. Béland a indiqué qu’il existait des divergences profondes sur la façon de poursuivre le dossier depuis la victoire juridique obtenue en septembre 2010.
M. Béland a souligné que Guy Paquette, l’avocat représentant le MÉDAC, était désireux d’en arriver à un règlement à l’amiable dans le cadre duquel des dirigeants du MÉDAC auraient pu consulter de façon confidentielle les états financiers de Gesca. Me Paquette, qui travaillait jusqu’ici pro bono, aurait vu ses honoraires remboursés par Power dans le cadre de cette entente. Il n’a pas voulu faire de commentaires pour cet article.
M. Béland était lui aussi favorable à cet arrangement, jugeant disproportionnée l’énergie déployée par le MÉDAC dans ce dossier.
Yves Michaud, le fondateur du MÉDAC, a confirmé qu’il avait reçu des pressions de la part de M. Béland afin d’en venir à une entente à l’amiable.
« Il avait peur que Power nous mette en faillite », a-t-il mentionné.
Révélations surprenantes
M. Michaud a fait d’autres révélations surprenantes. Mario Albert, le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), lui aurait fait miroiter lors d’un entretien un financement de 250 000 $ de son organisme, lequel serait venu appuyer un autre financement de 250 000 $ de Power Corporation pour le MÉDAC.
M. Michaud affirme avoir rejeté catégoriquement ces propositions. « Je suis un homme de lutte. Ç’aurait été impensable pour moi d’accepter ça et de devoir me taire », a-t-il expliqué.
Pressentiments
En octobre 2010, M. Michaud a confié avoir eu le pressentiment du manque de volonté de M. Béland d’aller au fond des choses dans le dossier Gesca. « Je sentais les choses venir », a-t-il dit.