Limiter la rémunération des PDG à 30 fois celle d’un employé
19 janvier 2010
Mathieu Lavallée, LCArgent
Le salaire des dirigeants d’entreprises publiques ne devrait pas dépasser 30 fois la rémunération moyenne des employés, affirme Claude Béland, président du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).
Selon l’ancien président du Mouvement Desjardins, le salaire des patrons de sociétés cotées en bourse devrait représenter entre 20 à 30 fois celui des employés pour qu’il soit jugé raisonnable.
M. Béland en a fait l’affirmation suite à la présentation des propositions que le MÉDAC a transmises aux sept grandes banques canadiennes et à d’autres entreprises publiques.
Au total, l’organisme voué à la défense des petits investisseurs a formulé trois propositions, en plus d’en présenter une quatrième en vue de l’an prochain.
Le MÉDAC demande que lors de l’élection des administrateurs, le conseil d’administration propose aux actionnaires plus de candidatures que de postes à combler.
À l’heure actuelle, les dirigeants présentent habituellement le même nombre de personnes que le nombre de sièges disponibles, ce qui force les actionnaires à entériner le choix de la haute direction, à moins de s’abstenir.
Selon Louise Charrette du MÉDAC, un tel fonctionnement serait unique au monde. « Les administrateurs seront ainsi redevables envers les actionnaires, pas seulement envers les administrateurs qui ont soumis leur candidature, précise-t-elle. Ils vont se rappeler qu’ils représentent les actionnaires. »
L’organisme demande également que les compagnies dévoilent le ratio d’équité entre la rémunération globale du chef de la direction, celle de cinq dirigeants et la rémunération totale moyenne des employés.
Si elle est adoptée, la mesure, va permettre aux actionnaires de mieux juger de la politique de rémunération de l’entreprise selon le MÉDAC.
L’organisme propose également que les politiques de rémunération des hauts dirigeants soient soumises à un vote consultatif de la part des actionnaires, ce que les banques canadiennes et certaines entreprises ont accepté de faire dès cette année.
Il pourrait s’agir d’une première étape, selon M. Béland, avant qu’on demande aux gouvernements de donner un véritable pouvoir aux actionnaires sur ces politiques de rémunération. « Si les conseils d’administration ne suivent pas le vote consultatif des actionnaires, nous pourrions en faire la demande », a précisé M. Béland.
Pour l’an prochain, le MÉDAC prévoit déjà proposer une limitation à l’exercice des options. Pour éviter des phénomènes de surenchère, il faudrait selon eux que les actions obtenues par l’exercice d’une option d’achat ne puissent pas être revendues au prix courant si elles le sont dans le cadre d’une transaction majeure. On propose plutôt que les hauts dirigeants obtiennent le prix moyen qu’avait le titre quatre mois précédant l’annonce d’une transaction.