Le salaire de Vachon est trop élevé, dit le MÉDAC
29 mars 2010
Olivier Bourque, Argent
Est-ce que le salaire du PDG de la Banque Nationale (NA) Louis Vachon est trop élevé? A 72 fois celui du travailleur moyen de l’institution financière, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) croit que oui et demande aux actionnaires de voter contre le rapport de rémunération de la banque.
Le salaire de M. Vachon s’élève à 6,1 millions de dollars soit 19 % de plus qu’en 2007. Il avait été présenté dans la dernière circulaire de l’institution.
Pour le PDG de la Laurentienne, Réjean Robitaille, qui dirige l’autre banque québécoise, le MÉDAC s’est dit en faveur de sa rémunération qui atteint 28 fois le salaire moyen des travailleurs de l’institution.
Cette mise en garde arrive avant le vote « consultatif » des actionnaires qui se tiendra le 31 mars prochain lors de l’assemblée annuelle à Montréal.
« Plusieurs éléments importants conduisent le MÉDAC à ne pas donner son appui à la philosophie de rémunération des hauts dirigeants de cette Banque », a affirmé la porte-parole du MÉDAC, Madame Louise Champoux-Paillé.
Certains éléments agacent notamment le MÉDAC notamment le fait que la rémunération de M. Vachon a augmenté de 19 % alors que pendant la même période le rendement total aux actionnaires sur trois ans a été de 2 %.
Le MÉDAC affirme que le rendement total en 2009 (32 %) « est certes important », mais il doit être apprécié en regard des résultats antérieurs de -13 % en 2008 et de -7 % en 2007.
Un ratio trop important
L’organisation questionne également le ratio d’équité interne élevé (72 fois le salaire des employés). Cela conduit « à s’interroger sur l’impact d’un tel écart sur la qualité de cohésion interne, la productivité des employés et sur le rendement à long terme pour les actionnaires », affirme le MÉDAC dans un communiqué de presse.
Le MÉDAC croit aussi que le pourcentage de la rémunération totale du chef de la direction consenti sous forme d’options (35 %) est trop élevé, « le deuxième plus élevé au sein des sept banques canadiennes ».
« Rappelons que les gains réalisés par l’entremise des régimes d’options d’achat d’actions jouissent d’un traitement fiscal privilégié ce qui accentue le caractère inéquitable de la rémunération des hauts dirigeants », affirme l’organisme.
Appui à la Laurentienne
Le MÉDAC avait invité à voter contre la plupart des rapports de rémunération des dirigeants des banquiers en donnant toutefois son appui à celui de la Banque Laurentienne.
Selon le MÉDAC, le ratio de la Laurentienne reflète une approche éthique de la structure de la rémunération et qui en fait l’un des meilleur ratio d’équité de l’industrie.