Un comité des Communes s’intéresse aux allégations de pratiques de vente douteuses, voire illégales, des banques Photo : iStock
Des députés fédéraux s’intéressent aux pratiques douteuses des banques
7 juin 2017
La Presse canadienne, Radio-Canada
Des députés fédéraux entendaient mercredi des témoignages d’anciens employés de banque pour explorer les allégations de pratiques de vente douteuses, voire illégales, de certaines des plus grandes institutions financières du pays.
Les audiences du Comité permanent des finances de la Chambre des communes font suite à la diffusion de reportages de la CBC au sujet d’employés de certaines grandes banques qui auraient subi des pressions pour vendre à leurs clients des produits dont ils n’avaient pas besoin, dans le but d’augmenter les profits et d’atteindre des objectifs de ventes.
Le comité entendait notamment le témoignage de l’ancien employé Larry Elford, qui affirme que la plupart des clients des banques qui demandent à obtenir des conseils de professionnels de la finance sont subrepticement dirigés vers un représentant de commerce.
En secret
Selon M. Elford, un de ses anciens employeurs a choisi de suivre la voie qui mène à de meilleurs profits, plutôt que de suivre les règles de l’industrie sur l’équité et la bonne foi dans ses activités.
L’ex-employé a aussi remis en question le travail des autorités réglementaires mandatées pour protéger les Canadiens des méfaits de l’industrie financière.
« En trichant et en privant les citoyens de ce qui leur est dû, les banques canadiennes récoltent autant que tous les actes criminels combinés au pays, d’après des chiffres de Statistique Canada », a dit M. Elford.
Ce sont des choses qui se passent en secret, sans que rien ne soit fait pour réglementer et protéger les Canadiens.
— Larry Elford (vidéo)
Des conseils nécessaires
Stan Buell est le fondateur et président de l’association pour la protection des petits investisseurs. Il a lui-même perdu toutes ses économies en raison d’une fraude dans une institution financière.
Les gens ne peuvent pas tout apprendre seuls, ils ont besoin de conseils financiers.
— Stan Buell
« Le gouvernement doit s’assurer que les gens qui fournissent des conseils sont qualifiés pour le faire et peuvent être tenus responsables au besoin. Le gouvernement devrait avoir la responsabilité de veiller à ce que tous les Canadiens soient protégés », clame M. Buell.
Enquête en cours
Plus tôt cette semaine, le comité a entendu le témoignage de la commissaire de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, Lucie Tedesco.
Celle-ci a rappelé qu’un examen des pratiques d’affaires bancaires était en cours, et a indiqué que ses résultats préliminaires seraient dévoilés d’ici la fin de l’année.
Mme Tedesco a assuré que son agence allait enquêter sur toute faute suspectée et veiller à ce que des mesures coercitives soient appliquées, si nécessaire.
Les grandes banques ont défendu leurs pratiques et insistent pour dire qu’elles placent l’intérêt de leurs clients avant toute chose, notamment en recueillant régulièrement les commentaires des employés et des clients et en assurant le suivi des comportements inappropriés.
Darren Hannah, de l’Association des banquiers canadiens, a déjà indiqué au comité qu’un des éléments clés de la satisfaction des clients était la façon dont les banques répondaient aux plaintes, et que les membres de son association coopéraient avec les autorités réglementaires.
Le comité doit entendre la semaine prochaine les témoignages des dirigeants des banques.