Vote sur la rémunération des hauts dirigeants de la banque de Nouvelle-Écosse

Le MÉDAC recommande de voter «  contre  »

Montréal, le 1er avril 2010 — Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) recommande à ses membres, actionnaires de la Banque Scotia, de voter «  contre  » le rapport sur la rémunération des hauts dirigeants de cette banque, tel que présenté dans la circulaire de la direction. Ce rapport fera l’objet d’un vote «  consultatif  » des actionnaires, réunis à l’occasion de leur assemblée annuelle du jeudi 8 avril prochain à Saint-Jean (Terre-Neuve).

«  Plusieurs éléments importants conduisent le MÉDAC à ne pas donner son appui à la philosophie de rémunération des hauts dirigeants de cette Banque  » a affirmé la porte-parole du MÉDAC, Madame Louise Champoux-Paillé en mentionnant les éléments suivants  :

— la rémunération du président et chef de la direction s’élève à 9,9 millions $ soit 54  % de plus que l’an dernier alors que le bénéfice net n’a crû que de 13  %, que le bénéfice par action ordinaire a crû seulement de 8  % et que le rendement total aux actionnaires sur une période de 3 ans a été de 1  %;
— un ratio d’équité interne le plus élevé des sept banques canadiennes, ce qui conduit à s’interroger sur l’impact d’un tel écart sur la qualité de la cohésion interne, la productivité des employés et sur le rendement à long terme pour les actionnaires;
— un pourcentage trop élevé (36  %) de la rémunération totale du chef de la direction consenti sous forme d’options, le plus élevé parmi les banques canadiennes. Rappelons que les gains réalisés par l’entremise des régimes d’options d’achat d’actions jouissent d’un traitement fiscal privilégié, ce qui accentue le caractère inéquitable de la rémunération des hauts dirigeants. Un article d’un quotidien montréalais révélait d’ailleurs récemment que le président et chef de la direction avait réalisé, entre mai 2009 et la fin de février 2010, un gain de 10,7 millions de dollars.

Toutefois, nous tenons à souligner les effets positifs de l’introduction du vote consultatif sur la politique de rémunération des hauts dirigeants de la Banque Scotia, notamment  : la fixation de plafonds pour les primes de rendement annuelles, la possibilité de réduire à néant le montant global des primes si les résultats sont sensiblement inférieurs aux attentes, l’établissement d’exigences concernant l’actionnariat des dirigeants avant et après leur départ à la retraite et l’introduction d’une clause de récupération.

Nous concluons en mentionnant que l’importance de la rémunération variable et en particulier des options d’achat dans la rémunération du chef de la direction est injuste pour les employés. À cet égard, des chercheurs ont démontré que plus les chefs de la direction recherchent une rémunération élevée par rapport à celle de leurs employés, moins ils accordent d’importance aux valeurs éthiques dans les prises de décision.

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