Doutes sur le respect des missions et des retraités

2015-09-14
Dominique Lemoine

La FTQ et l’AREQ émettent des réserves par rapport au projet de loi 58 de fusion de la CARRA et de la RRQ pour créer Retraite Québec.

Selon la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la pertinence du projet « n’est pas claire » et le projet comporte des « effets douteux », ainsi qu’un risque d’interfinancement des missions distinctes de ces deux organismes de gestion de régimes de retraite.

Dans son mémoire présenté devant la commission parlementaire qui est chargée d’étudier cette Loi regroupant la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances et la Régie des rentes du Québec, la FTQ rappelle que la CARRA gère des régimes de retraite de nature privée, même si les employeurs concernés sont du secteur public, tandis que la RRQ gère un régime de retraite universel et public, c’est-à-dire le Régime de rentes du Québec.

Ainsi, dans le scénario d’une fusion, « le fait que leurs missions sont financées par des sources qui sont toutes différentes exigerait des garanties quant à l’étanchéité des fonds », souligne la FTQ. Elle ajoute que la CARRA doit pouvoir continuer à être administrée en fonction des intérêts spécifiques de ses membres, tandis que la RRQ doit pouvoir continuer à être administrée dans l’intérêt collectif.

Meilleur service aux retraités malgré l’austérité?

De son côté, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) réclame des garanties quant à l’amélioration des services à la clientèle (l’argument du gouvernement), ainsi qu’à la représentation des retraités.

« Nous ne pouvons faire abstraction du contexte actuel d’austérité, alors que le gouvernement effectue des coupures et veut réduire le nombre d’employés de l’État. Nous craignons donc que la fusion se traduise, dans les faits, par une réduction des services pour les retraités et les futurs retraités », soutient l’AREQ.

Les patrons du privé eux applaudissent encore

Sans surprise, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) affirme approuver « les objectifs » de cette manœuvre.

Le CPQ demeure ainsi fidèle à la croyance qu’il répand, selon laquelle moins d’organismes publics et des coûts publics réduits peuvent correspondre à plus d’efficacité et à une amélioration des services à la population dans les opérations du secteur public.

Relevons au passage que l’évangile selon le CPQ préfère d’ailleurs parler de « rééquilibrage budgétaire » plutôt que « d’austérité ».

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