Définir l’économie et l’épargnant selon ses intérêts
17 juin 2015
Dominique Lemoine
Les Canadiens s’attendraient à payer en moyenne 60 000 dollars d’intérêt sur la durée de vie de leur prêt hypothécaire, soutient la Banque de Montréal sur la base d’un sondage commandé à Pollara.
La Banque de Montréal affirme aussi que les Canadiens s’attendraient à se libérer de leur prêt hypothécaire entre les âges de 59 et 65 ans et qu’ils doivent s’attendre à une hausse des taux d’intérêt, même si la Banque du Canada a annoncé une baisse des taux au début de 2015 et que l’Autorité des marchés financiers (AMF) parle d’un niveau « durable ».
« Il est à espérer que nombre d’entre eux ne sont pas laissés endormir par l’idée que les taux d’intérêt n’augmenteront jamais, car sinon, ils pourraient être tentés de contracter des dettes trop élevées pour leurs revenus », mentionne la Banque de Montréal, tout juste avant d’en profiter pour rappeler offrir une hypothèque à taux fixe de 2,74 %.
Business as usual
Cependant, que le taux d’intérêt soit faible ou élevé, les affaires vont bien pour les banques. L’AMF relève dans son rapport annuel sur les institutions financières que le PIB de l’industrie financière aurait progressé de 2 % en 2014 au Québec, comparativement à 1,4 % pour l’ensemble de l’économie du Québec, et ce, malgré une « faiblesse historique et durable des taux d’intérêt ».
Pas de soucis non plus, car une autre institution financière, soit la Banque royale du Canada (RBC), retient d’un rapport sur la richesse dans le monde, auquel RBC Gestion de patrimoine a contribué, que le nombre d’individus fortunés et leur richesse « atteignent de nouveaux sommets », surtout en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique.
La RBC mentionne l’ajout de 920 000 nouveaux millionnaires dans le monde, portant à 56,4 milliards de dollars la somme qui est détenue par 14,6 millions de millionnaires sur la planète. Aucune mention cependant par RBC d’un nombre gens qui sont passés de la classe moyenne à la pauvreté.
Pourtant, selon une étude d’économistes du FMI qui est rapportée par Le Monde, l’assouplissement du marché du travail et la réduction du pouvoir de négogiation des travailleurs moins nantis seraient allés « de pair avec une inégalité croissante et l’enrichissement des 10 % les plus aisés ». Toutefois, la Banque royale du Canada préfère n’attribuer la hausse de la richesse des nantis qu’au rendement des marchés boursiers.
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