Un changement de garde n’est pas une garantie de succès
2015-02-13
Dominique Lemoine
Environ 40 % des cadres dirigeants qui changent de rôle ou qui sont promus échouent lors de leurs dix-huit premiers mois, selon le magazine Fortune.
En plus de rapporter cette statistique proposée par Fortune, la firme-conseil Spencer Stuart affirme dans une publication que de forts programmes d’accueil et d'intégration des nouveaux cadres dirigeants peuvent contribuer aux chances de succès de tels chambardements, puisque certains cadres dirigeants ne se sentent pas adéquatement préparés.
De plus, selon la publication de janvier 2015 de Spencer Stuart, les organisations auraient tendance à passer plusieurs mois et à affecter des ressources importantes à la recherche et à la rencontre de candidats pour des postes de cadres dirigeants supérieurs, ainsi qu’à l’embauche, puis à ne pas accorder ensuite autant d’efforts à l’accueil et à l’intégration.
Cette tendance étonne les auteurs de la publication, car le coût élevé des échecs serait bien documenté. « Les échecs de cadres dirigeants supérieurs peuvent coûter jusqu’à quarante fois plus cher que le traitement de base des leaders, selon certaines recherches. Ça pourrait se traduire par une erreur de plusieurs millions de dollars », mentionnent les auteurs.
Ainsi, le remplacement de Pierre Beaudoin par Alain Bellemare, qui était président de la division des moteurs et des systèmes aéronautiques de United Technologies, comme chef de la direction aux commandes de Bombardier, ne garantit pas le rétablissement des affaires de Bombardier, mais un programme d’accueil et d'intégration en augmenterait les chances.
Les programmes typiques iraient de la rencontre à court terme des parties prenantes et des collègues des différents départements et de la fourniture d’informations sur les procédés et les environnements d’exploitation, jusqu'au suivi à long terme et à la personnalisation du rôle du dirigeant, en fonction des caractéristiques sociales et culturelles de l’organisation.