📷 Sebastien Cordat, Unsplash

Faits saillants de la responsabilité ESG d’entreprises sportives

2022-09-09
Dominique Lemoine

Le club sportif professionnel Club de hockey Canadien inc. a été attaqué pour son association commerciale avec la Banque royale du Canada. La gloire est plutôt allée au fondateur du détaillant de plein-air Patagonia.

Un texte publié par Le Devoir rappelle que la Banque royale du Canada (RBC) a fait passer de 19 à 39 milliards de dollars ses investissements dans les énergies fossiles entre 2020 et 2021. Le texte dénonce une instrumentalisation (sportwashing) de l’équipe par une entreprise qui nuit à la transition écologique en tant que « vecteur financier du réchauffement climatique ».

Lundi, l’organisation Greenpeace Québec a aussi dénoncé cette association en affirmant que la RBC est « la pire banque canadienne, celle qui contribue le plus au changement climatique ». Elle a aussi fait remarquer que, dans la ligue des plus grandes banques sur la planète, la RBC occupe le cinquième rang dans la catégorie des aides financières pour l’industrie des énergies fossiles.

De plus, une chronique parue dans Métro laisse entendre que cette association fait perdre au Club de hockey Canadien inc. son « titre d’allié autochtone », notamment parce que la RBC a financé le projet de gazoduc Coastal GasLink, « théâtre d’agressions contre les résistants autochtones opposés au gazoduc », et parce que la RBC est une entreprise « qui activement détruit la planète ».

Ailleurs en Amérique du Nord, le président du marchand de vêtements de plein-air Patagonia, Charles Conn, a écrit un texte publié par Fortune dans lequel il affirme que Patagonia « bouleverse le capitalisme d’actionnaires en faisant de la Terre le seul actionnaire » de l’entreprise plutôt que l’inscrire en Bourse.

Selon lui, la décision du fondateur Yvon Chouinard de donner sa part de l’entreprise à une organisation sans but lucratif pour financer la protection de l’environnement s’insère dans le cadre du débat sur les raisons d’être et les responsabilités des entreprises, caractérisé par les points de vue du capitalisme d’actionnaires, avec le profit comme seul responsabilité, et du capitalisme de parties concernées, avec des responsabilités environnementales et sociales, celui-là propulsé par des investisseurs, clients et employés.

« Plus que jamais, les employés et les consommateurs choisissent des entreprises en fonction de ce que ces dernières tolèrent et soutiennent », mentionne Charles Conn.

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