Pas d’attentisme actionnarial pendant l’Avent

17 décembre 2020
Dominique Lemoine

Des pressions exercées par les investisseurs militants Chris Hohn, BlackRock et Engine No. 1 ont contribué à faire plier Unilever et Exxon en matière de transparence sur leur impact climatique.

La multinationale anglaise de produits de consommation finale Unilever, une société de premier ordre, s’est engagée à tenir auprès de ses actionnaires un vote consultatif non contraignant au sujet de ses mesures de réduction de ses propres émissions de gaz à effet de serre et de l’impact environnemental de ses propres produits, ainsi que sur sa stratégie de préparation et transition liée au changement climatique.

Selon Reuters, cette décision prise par Unilever « survient dans le contexte de la campagne "Say on Climate" qui a été lancée par le milliardaire Chris Hohn et qui vise à forcer les entreprises à accorder davantage de voix aux actionnaires » sur ces enjeux, ainsi qu’un mois après l’appui de l’économiste-banquier Mark Carney aux investisseurs qui exigent que les sociétés soumettent au vote leurs stratégies.

Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, la société de placements et de gestion d’actifs BlackRock, l’un des plus lourds actionnaires d’Unilever, avait déclaré plus tôt en 2020 « qu’il deviendrait de plus en plus probable qu’elle vote contre la direction et le conseil quand une entreprise ne divulgue pas ses risques liés au changement climatique et ses stratégies » conséquentes.

Selon le New York Times, BlackRock et d’autres investisseurs majeurs sont eux-mêmes la cible de pressions exercées par des clients-épargnants et par des militants environnementaux pour appliquer une surveillance sur les firmes qu’ils détiennent, de même que pour s’assurer qu’elles réduisent leurs empreintes énergétiques et qu’elles sont transparentes sur les risques associés au changement climatique pour leur durabilité.

De plus, selon diverses entreprises de presse, la multinationale texane du pétrole et du gaz Exxon a dû s’engager, sous pression par les investisseurs institutionnels militants Engine No. 1, California State Teachers’ Retirement System (Calsters), Church of England et D.E Shaw, à divulguer des données d’émissions de gaz à effet de serre générées par ses activités de production et à les réduire. Ses cibles seraient toutefois inférieures à celles de concurrents.

Sans oublier la décision de la caisse de retraite de l’État de New York, rapportée par le New York Times, de désinvestir et de vendre ses actions et placements dans des entreprises qui produisent des combustibles fossiles.

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