Qui se ressemble s’assemble?

7 août 2020
Dominique Lemoine

L’ancien président et chef de la direction de Bombardier devient cadre et consultant d’exploitation dans le secteur de l’aérospatial, des armées et des services publics pour la firme étatsunienne d’acquisition et de gestion d’actifs Carlyle.

Laurent Beaudoin, ancien président de Bombardier, Paul Desmarais, ancien président-directeur général de Power Corporation, George H.W. Bush, ancien Président républicain des États-Unis, John Major, ancien Premier Ministre conservateur de Grande-Bretagne, ainsi qu’Olivier Sarkozy, demi-frère de Nicolas Sarkozy, ont tous été « membres » du Groupe Carlyle, selon un ouvrage réalisé par Saidatou Dicko en collaboration avec Gaétan Breton de l’UQAM.

Carlyle compte 31 cadres dont le titre de la fonction, comme Alain Bellemare, est « operating executive ».

Par exemple, pour accomplir des tâches similaires à celles confiées à Alain Bellemare, mais dans le secteur des produits et des services médicaux, Carlyle a aussi recruté en janvier 2020 l’ancien président et chef de la direction de l’entreprise pharmaceutique Pfizer, Ian Read.

De plus, les rangs de Carlyle incluent aussi James Stavridis, un amiral à la retraite qui est payé par Carlyle pour fournir des conseils géopolitiques à ses professionnels de l’acquisition et de la gestion d’actifs, dont militaires, et qui en même temps se prononce dans les médias contre le retrait d’Afghanistan de davantage d’effectifs militaires étatsuniens et de leurs équipements militaires.

Un autre est Elmer Doty, qui faisait partie du conseil d’administration qui a approuvé en février 2020 en Pennsylvanie la scission de la société ouverte Arconic en deux sociétés ouvertes distinctes, Arconic et Howmet Aerospace.

Mise en garde pour les parties intéressées aux entreprises détenues par Carlyle

Le Journal de Montréal rappelle que le mandat d’Alain Bellemare chez Bombardier de 2015 à 2020 a été « marqué par d’innombrables licenciements et ventes d’actifs ».

Selon La Presse Canadienne, le passage d’Alain Bellemare chez Bombardier « a été marqué par un plan de redressement » qui « s’est traduit par la vente de plusieurs actifs et une sortie de l’aviation commerciale », puis Alain Bellemare « a eu droit à un paiement spécial de 4,9 millions de dollars en raison de la vente de Bombardier Transport à Alstom ».

Néanmoins, son rôle chez Carlyle inclura « d’identifier de nouvelles opportunités d’investissement et de partenariats tout en aidant à construire, à faire croître et à transformer » les entreprises financées qui font partie du portefeuille global de Carlyle, notamment en « conseillant » les dirigeants de ces entreprises.

Selon le Globe and Mail, dont les informations ont été reprises par Courrier international, des discussions ont eu lieu en 2020 entre Bombardier et Carlyle au sujet de la vente à Carlyle de la division avions d’affaires de Bombardier.

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