Atteindre l’égalité hommes-femmes, c’est long
21 mai 2020
Dominique Lemoine
Seulement 37 des 500 entreprises de la liste Fortune 500 ont une femme comme chef de la direction, c’est-à-dire 7,4 %, tandis que des contradictions perdurent entre les actions de certaines entreprises et les prétextes de certains opposants à des règles et à des cibles plus contraignantes en matière de présence des femmes dans les hautes instances décisionnelles des entreprises.
L’édition 2020 de la liste publiée par la magazine Fortune des 500 plus grosses entreprises enregistrées et actives aux États-Unis sur la base de leurs revenus totaux contient 37 entreprises dirigées par une femme, comparativement à 33 dans l’édition 2019, à moins de 30 dans les versions d’avant 2017 et à deux il y a 20 ans.
Cependant, selon Fortune, plusieurs de ces femmes dirigeantes se trouvent principalement dans les entreprises plus petites du bas de la liste Fortune 500, et seulement sept sur 37 dirigent une entreprise qui fait partie de la liste des 100 plus grosses entreprises.
Indulgence envers la performance des vieux copains
De plus, seulement une entreprise sur sept au sein de l’indice Russell 3000, et moins d’une entreprise sur trois au sein de l’indice S&P 500, évaluent annuellement la performance individuelle de leurs administrateurs et administratrices, affirmait en janvier 2020 le cabinet-conseil Russell Reynolds.
Une statistique étonnante, quand on considère que conserver la liberté de maintenir en place ou de promouvoir les personnes disponibles les plus méritantes, compétentes ou performantes sert d’excuse à des partisans du statu quo ou du progrès modéré pour rejeter des politiques plus contraignantes et des cibles plus précises en matière de présence des femmes dans les hautes instances décisionnelles.
« La plus grosse barrière au progrès est une culture établie mâle, basée sur des mérites créés par des hommes, caractérisée par le présentéisme, et définie avec des critères mâles », écrivait en janvier 2020 la présidente de ManpowerGroup pour l’Amérique du Nord, Becky Frankiewicz.
Selon Russell Reynolds, les administrateurs et administratrices devraient démontrer cinq comportements fondamentaux : être prêts et prêtes à confronter la direction de manière constructive, posséder une perspective indépendante et éviter la pensée de groupe, démontrer un solide jugement commercial, poser les bonnes questions, ainsi qu’avoir le courage de faire la bonne chose pour les bonnes raisons.
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