Engrenages de la consommation de produits bancaires et financiers

13 novembre 2019
Dominique Lemoine

La première motivation des banques n’est pas la gestion efficace de vos finances personnelles. Leur première motivation est de se faire confier la gestion efficace de vos finances personnelles.

L’éducation financière fournie par les banques est l’équivalent de l’essai gratuit fourni par les fournisseurs d’applis mobiles, c’est-à-dire des outils promotionnels pour attirer et retenir des clients.

Du point de vue des institutions financières, gérer efficacement ses finances personnelles est acheter leurs produits financiers à elles. Au même titre que du point de vue des pharmaceutiques, être en santé est acheter leurs produits médicamenteux à elles, et que du point de vue des médias traditionnels, bien s’informer sur l’état du monde est consommer leurs produits informatifs à eux.

S’il existe de meilleures alternatives pour gérer ses finances personnelles, se soigner ou s’informer sur le monde, ce ne sont pas les industries corporatistes qui ont le plus à perdre de la concurrence ou du changement qui vous le diront.

Néanmoins, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), un organisme qui relève du gouvernement fédéral, considère normal que le « Mois de la littératie financière », en novembre de chaque année, inclue la participation d’organismes du secteur privé et d’entreprises privées, dont des banques.

À son avis, des organismes du secteur privé et des entreprises privées font des « efforts » pour « donner » aux épargnants « les moyens de gérer leur argent et leurs dettes intelligemment, d’économiser pour l’avenir et de comprendre leurs responsabilités et leurs droits financiers ».

Un consommateur averti en vaut deux

Dans le cadre du thème annuel « Prenez vos finances en main! », le sous-thème de la semaine du 17 au 23 novembre, proposé par l’ACFC, sera « devenez un consommateur de produits et services financiers averti ».

Par exemple, soyez avertis que, selon la Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs  (FAIR Canada), que l’investisseur Stephen Jarislowsky vient de quitter avec ses billes en raison d’un manque d’appuis financiers de la part des entités de l’État, certaines des institutions financières qui participent au « Mois de la littératie financiaire » exigent aux épargnants du Canada des frais de fonds d’investissement parmi les plus élevés au monde.

Selon Jarislowsky, la responsabilité collective de défendre le bien-être financier des personnes et d’éduquer au sujet des notions de base en gestion financière doit revenir aux secteurs public et à but non lucratif, grâce à des organisations fortes et durables qui sont indépendantes de l’industrie financière et de ses excès.

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