La Caisse de dépôt et placement du Québec hausse le ton

25 juillet 2019
Dominique Lemoine

Les résultats financiers du deuxième trimestre 2019 de SNC-Lavalin seront inférieurs à ses prévisions, et ses prévisions pour son exercice financier annuel 2019 ont été retirées, dans le contexte d'une réorganisation de la structure de l’entreprise.

Sans faire référence au conflit judiciaire qui l’oppose au palier administratif fédéral et au procès qui pourrait lui faire perdre son accès aux contrats publics fédéraux, l’entreprise SNC-Lavalin, dont le siège social est situé à Montréal, a affirmé lundi qu’elle « cesse de soumissionner » sur des « contrats clé en main à prix forfaitaire ».

De plus, SNC-Lavalin a soutenu réorganiser son unité de construction d’infrastructures et son secteur Ressources « en une branche d’activité distincte » nommée SNCL Projets, ainsi que considérer un « désinvestissement » dans le secteur pétrole et gaz, qui fait partie de son secteur Ressources, avec ses activités minières et métallurgiques.

Ces décisions auraient été prises « en raison du faible rendement continu de ces segments », selon l’entreprise de gestion de projets.

L’entreprise a mentionné que sa réorganisation lui permettra « de se concentrer sur ses activités à haut rendement et à croissance élevée, lesquelles seront réorganisées sous SNCL Services d’ingénierie », de divulguer des « informations financières distinctes » pour chaque branche d’activités, d’atténuer des « risques », d’éliminer la « volatilité », ainsi que de générer des « résultats plus constants ».

SNC-Lavalin a ajouté qu’elle « continuera d’offrir une gamme de services d’ingénierie, approvisionnement et construction (IAC) », par exemple dans le cadre de mandats auprès de centrales de refroidissement urbain ou de postes électriques, des mandats qui sont considérés comme étant « à faible risque ».

La Caisse de dépôt exige des « actions décisives »

SNC-Lavalin a jusqu’à maintenant échoué dans sa revendication du privilège existant d’obtenir une entente de réparation, afin d’éviter un procès et donc le risque de perdre son accès aux contrats publics.

En réaction à la situation financière de SNC-Lavalin précisée lundi, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui détient environ 20 % des actions de SNC-Lavalin, a affirmé le jour même qu’elle « exige des actions décisives, sans délai, de la part du conseil d’administration ».

La CDPQ a mentionné s’attendre à ce que la stratégie de réorganisation rendue publique « soit accompagnée d’un plan d’exécution réaliste ».

« La détérioration de la performance de SNC-Lavalin est une source de préoccupation grandissante pour la Caisse » et « la tendance actuelle est inacceptable », selon la CDPQ, qui est gestionnaire de fonds de régimes publics et parapublics de retraite et d’assurances du Québec.

SNC-Lavalin tiendra le 1er août une conférence téléphonique et en ligne, accessible au public, au sujet de ses résultats et de sa réorganisation.

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