La Caisse étale son côté nature
18 avril 2019
Dominique Lemoine
La Caisse de dépôt et placement du Québec affirme avoir ajouté 10 milliards de dollars en actifs « sobres en carbone » en 2018 à son portefeuille de placements, ainsi que prévoir atteindre 25 milliards de dollars en actifs semblables en 2020.
Dans le cadre de la publication de son rapport annuel 2018 et de son deuxième rapport « d’investissement durable », la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a affirmé que la « transition » des autorités et des entreprises « vers une économie sobre en carbone » produit des « occasions d’investissement importantes et rentables » pour elle et pour les autres investisseurs institutionnels.
De telles occasions existeraient par exemple dans les secteurs des énergies renouvelables (solaire et éolien), des technologies (batteries), des infrastructures (transport en commun et immeubles écoénergétiques), ainsi que de l’électrification des transports.
« À partir d’aujourd’hui, la Caisse considère le facteur climatique dans chacune de ses décisions d’investissement », soutient le gestionnaire de régimes publics de retraite.
Empreinte carbone
La CDPQ ajoute que « l’intensité carbone » ou « empreinte carbone » de son portefeuille global a été diminuée de 10 % durant son exercice annuel terminé le 31 décembre 2018, alors que son objectif d’ici 2025 est de la diminuer de 25 % par rapport à l’année de référence 2017, et qu’elle contribue ainsi à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) directes et indirectes « couvrant l’ensemble de ses catégories d’actifs ».
Son engagement en cette matière passerait par la « réduction d’actifs riches en carbone », tels que ceux dans les secteurs des matériaux industriels et de l’exploitation du charbon.
Pour ce faire, la CDPQ mentionne qu’elle « fixera des budgets d’intensité carbone pour ses différents portefeuilles et mandats d’investissement », qui représenteront une « limite aux émissions de GES permises pour un portefeuille donné », et qui laisseront à ses équipes de placement une « flexibilité dans les choix ».
Exercice d’influence
L’investisseur institutionnel s’engage aussi notamment à « sensibiliser les directions d’entreprises [en portefeuille] au risque climatique et les inciter à adopter un plan de réduction de leurs émissions », par exemple en appuyant financièrement la « modernisation de processus industriels », ainsi qu’à « appuyer les initiatives et propositions d’actionnaires visant à accroître la transparence en matière de risque climatique et d’émissions de carbone ».
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