Les banques de Nouvelle-Écosse, Toronto-Dominion et Royale sous pression populaire
21 mars 2019
Dominique Lemoine
Une pétition circule pour exiger que la Banque Toronto-Dominion, la Banque royale du Canada et la Banque de Nouvelle-Écosse cessent de financer des projets de l’industrie des combustibles fossiles.
Le groupe international de consommateurs, investisseurs et travailleurs SumOfUs affirme avoir lancé cette pétition à la suite de la publication mercredi, par diverses organisations, d’un rapport selon lequel ces trois banques du Canada font partie des dix banques dans le monde qui financent le plus de projets industriels responsables du changement climatique, par exemple dans les sables bitumineux de l’Alberta et dans les eaux profondes de l’Arctique.
Le financement de l’industrie des combustibles fossiles par les banques privées incluses dans le rapport serait en hausse, malgré les préoccupations existantes liées au changement climatique, ainsi qu’aux émissions de CO2 et de gaz à effet de serre. SumOfUs soutient que ce rapport « montre la complicité des principales banques du Canada dans la crise climatique ».
Être chef de file ou dernier de queue
Ailleurs dans le monde, certains investisseurs institutionnels ont commencé à considérer retirer des billes de l’industrie de l’exploration et de la production des combustibles fossiles.
Au début du mois de mars, le gouvernement de la Norvège a proposé que le fonds souverain de la Norvège se désengage de ses placements et de ses actifs, après en avoir profité, dans certaines compagnies pétrolières et gazières, sauf Exxon et Total, pour réduire les risques financiers liés au pétrole sur les finances publiques du pays.
« Il s’agit de réduire et disséminer les risques » liés à une baisse continue du prix du pétrole, selon des propos recueillis par l’AFP auprès de la ministre des Finances de la Norvège, dont le ministère peut se servir du fonds pour financer son budget.
Les entreprises écartées du portefeuille seraient celles qui se spécialisent en exploration et en production de combustibles fossiles, par exemple Encana, Chesapeake, Maurel et Prom, Tullow et CNOOC. Les épargnées seraient celles qui se spécialisent en distribution et en raffinage, ou qui sont actives à toutes les étapes de production, comme Exxon, Shell, British Petroleum (BP) et Total.
Une décision en ce sens du parlement norvégien « devrait être perçue comme une alerte rouge pour les banques privées et les investisseurs dont les actifs pétroliers et gaziers deviennent de plus en plus risqués et moralement intenables », avait affirmé l’organisation non gouvernementale 350.org, par communiqué.
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