La Caisse plus efficace dans les temps durs?

22 février 2019
Dominique Lemoine

La Caisse de dépôt et placement du Québec fait mieux que les autres quand les choses vont mal et fait moins bien que les autres quand les choses vont bien, selon Michel Nadeau.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a rendu public cette semaine un rendement annuel de 4,2 % pour 2018, qui est supérieur aux rendements des marchés boursiers et à ceux d’autres gestionnaires de régimes de retraite, mais inférieur à son rendement annuel de 9,3 % en 2017, ainsi qu’un rendement annualisé de 8,4 % sur cinq ans. Par contre, la CDPQ n’a pas encore rendu public son rapport financier annuel.

Selon Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), ces résultats sont pour la CDPQ « la preuve que lorsque ça va très bien ils font peut-être un peu moins bien que les autres, mais que lorsque ça va très mal, ils font beaucoup mieux que la plupart des autres gestionnaires », a-t-il soutenu, en entrevue à RDI.

Résister aux « tempêtes parfaites »?

« Le fil conducteur dans les stratégies fondamentales de notre organisation, c’est la qualité. [...] On cherche toujours des entreprises d’une envergure très importante qui génèrent beaucoup de cash. C’est le cash, dans les circonstances volatiles comme nous avons vues pendant l’année 2018, qui contribue à la résilience », a prétendu Michael Sabia, le président et chef de la direction de la CDPQ, aussi en entrevue à RDI.

Ainsi, a-t-il ajouté, « face à un monde plein d’incertitudes, on cherche toujours la résilience, on cherche des actifs d’une qualité qui résiste toujours à la tempête, et ça c’est exactement ce qui est arrivé pendant l’année 2018, les marchés ont été fortement à la baisse ».

Sur la base de cette stratégie, qui repose notamment sur une diversification des types de placements (par exemple dans les infrastructures et l’immobilier) et des marchés mondiaux ciblés, selon Michel Nadeau, aussi ancien dirigeant de la CDPQ, cette dernière a « augmenté sa présence à l’étranger » et « les deux tiers des actifs de la Caisse sont à l’extérieur du Canada », y compris dans des pays émergents.

Les petites tempêtes : SNC-Lavalin et Téo Taxi

D’un autre côté, l’année 2018 de la CDPQ a aussi été marquée par ses placements dans les entreprises SNC-Lavalin et Téo Taxi.

Selon Michael Sabia, SNC-Lavalin, malgré ses problèmes judiciaires, est encore une société avec « beaucoup de potentiel à long terme ». Selon lui, la CDPQ, en tant qu’actionnaire, sera « un roc pour cette entreprise ».

Michael Sabia a expliqué que la CDPQ avait investi dans Téo Taxi car son modèle, lié aux véhicules électriques, était « intéressant ». Cependant, il admet que ce modèle « n’a pas fonctionné » et qu’il a été « un échec ».

Ce dernier a aussi annoncé qu’il se retirera en 2021, à la fin de son mandat.

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