Martin Coiteux repêché par la Caisse de dépôt

18 janvier 2019
Dominique Lemoine

Martin Coiteux devient « économiste en chef » de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) à la place de Paul Fenton.

Selon le Journal de Montréal, l’économiste Paul Fenton « a pris sa retraite il y a plus d’un an ».

Paul Fenton avait été désigné à cette position en mai 2011, après avoir travaillé pendant environ trente ans à la Banque du Canada, à la fin en tant que chef du département de l’analyse des conditions économiques canadiennes. Il avait aussi été conseiller au directeur du Fonds monétaire international responsable du Canada, de l’Irlande et des Caraïbes.

En mai 2011, Martin Coiteux était professeur à l’École des hautes études commerciales (1993 à 2012). Depuis ce temps, l’économiste de formation a reçu les grades de représentant de la Banque du Canada pour le Québec (2012 à 2014), ainsi que de président du Conseil du trésor du Québec (2014 à 2016), comme député libéral de la circonscription de Nelligan élu une fois en 2014.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) décrit ainsi la mission de Martin Coiteux :

« Martin Coiteux aura la responsabilité de procurer à la Caisse tout le leadership en matière d’intelligence économique et d’affaires nécessaire au succès de sa stratégie d’investissement, en réalisant des analyses économiques qui permettront de bien identifier les zones de risques et d’opportunités dans les marchés sur la scène internationale ».

En langage convenu et prudent similaire, la CDPQ décrivait ainsi la mission de Paul Fenton à l’époque :

« Contribuer à l’approfondissement des connaissances et des capacités d’analyse de l’équipe d’économistes » grâce à « une vision globale des grands enjeux macroéconomiques et financiers ».

Dans les deux cas il n’était pas précisé si l’économiste en chef de la CDPQ peut avoir une influence sur les grandes orientations de la stratégie d’investissement de la CDPQ, par exemple privilégier le rendement et/ou le développement, ou si adhérer aux orientations actuelles est un critère de recrutement.

Traits idéologiques dominants

Quoi qu’il en soit, dans un texte paru dans le quotidien La Presse en novembre 2011, Martin Coiteux, alors professeur, s’était prononcé contre l’idée que la CDPQ investisse « des milliards » de dollars dans les mines du Québec, mais plutôt en faveur de l’idée de « consacrer 100 % des redevances minières au remboursement de la [soi-disant] immense dette des Québécois ».

Dans un autre texte, celui-là publié en août 2012, Martin Coiteux, qui n’était alors pas encore officiellement entré en politique partisane, partageait des réserves sur l’idée que la CDPQ « prenne part au capital des entreprises du secteur des ressources », c’est-à-dire qu’elle puisse en détenir jusqu’à 49 % des parts.

De plus, Martin Coiteux, dans sa période prépolitique de 2012, avait affirmé à La Presse Canadienne que le programme de la Coalition avenir Québec (CAQ) à cette époque n’était « pas un programme de droite ».

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