L’investissement responsable sur une erre d’aller?

2 novembre 2017
Dominique Lemoine

Des participants au plus récent colloque du Réseau PRI Québec et la banque RBC perçoivent une vitalité de l’investissement responsable.

À la quatrième édition du colloque du réseau PRI (Principles for Responsible Investments) Québec le 26 octobre dernier, Claude Dostie Jr, qui est notamment docteur en administration publique de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), a présenté son portrait de la « finance responsable » pour l’année 2016.

Sur la base de réponses à un sondage fournies par 67 institutions d’investissement direct dans des entreprises et par 39 institutions de placement sur les marchés secondaires, Dostie affirme que les sommes consacrées au Québec à l’investissement responsable sont passées de 4,3 millions de dollars en 2006 à 14,0 millions de dollars en 2016, tandis que celles consacrées au placement responsable sont passées de 194 millions de dollars en 2006 à 443 millions en 2016, avec un poids relatif de moins en moins important dans ces montants pour la Caisse de dépôt et placement du Québec.

La plus importante motivation exprimée par les répondants pour expliquer leur intérêt envers la détention ou la gestion d’actifs responsables aurait été l’amélioration de la gestion des risques, tandis que la moins souvent exprimée aurait été le respect d’exigences réglementaires.

Matthieu Cardinal, vice-président aux affaires publiques et partenariats stratégiques pour Finance Montréal, a présenté une étude Deloitte sur les tendances en investissement responsable qui affirme, sur la base d’entrevues d’experts, que « l’un des principaux leviers de croissance locale de l’investissement responsable (IR) » à Montréal est « la présence d’un système de fonds de pension bien doté et engagé », mais qu’une des faiblesses est « la taille limitée du marché local, surtout s’il est fragmenté » ou non « concerté ».

De son côté, RBC gestion mondiale d’actifs affirme que « l’investissement responsable progresse malgré les divergences d’opinions à son sujet ». Selon son sondage mondial mené auprès d’investisseurs institutionnels et d’experts-conseils, « les deux tiers des investisseurs institutionnels tiennent compte de critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leur approche de placement ».

« À l’échelle mondiale, on observe une nette tendance vers une croissance de la sensibilisation et de l’intérêt à l’égard de l’analyse fondée sur les critères ESG et l’investissement responsable, de même qu’une adoption accrue de cette approche », plus ou moins rapidement dépendamment des investisseurs, soutient RBC.

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