Des rémunérations disproportionnées dans 61 % des cas

13 octobre 2017
Dominique Lemoine

La rémunération du chef de la direction dans 61 % des grandes sociétés ouvertes, qui ont été examinées dans le cadre d’une étude rapportée dans les médias, serait disproportionnée par rapport aux rendements qui sont fournis à leurs actionnaires.

Le Financial Post cite l’évocation par les auteurs de l’étude de rémunérations « déréglées » ou « détraquées », voire même d’une « faillite » du modèle sacré de la rémunération des hauts dirigeants en fonction des rendements, avec ses controversés plans de rémunération incitatifs à base d’actions.

Selon l’étude de la firme de recherche financière MSCI, la rémunération annuelle sur dix ans, incluant l’exercice d’options sur actions, du chef de la direction des grandes sociétés ouvertes examinées était démesurée dans 61 % des cas par rapport aux rendements fournis aux actionnaires sur la même période.

Seulement 163 entreprises sur 423 auraient eu sur dix ans des rémunérations du PDG qui étaient acceptablement alignées avec les rendements fournis aux actionnaires, selon les données de l’étude. Les autres auraient sous-payé ou surpayé leur PDG.

Le directeur général de l’équipe de recherche de MSCI aurait précisé en entrevue que la période de dix ans est nécessaire pour étudier l’alignement de la rémunération et des rendements, puisque sur de plus courtes périodes la rémunération peut être alignée aux rendements sans que ce soit constant dans le temps.

« C’est cohérent avec ce que nous disons. La rémunération en fonction du rendement est davantage un mantrat qu’un fait », soutient une experte en pratiques de rémunération des hauts dirigeants de l’organisme sans but lucratif As You Sow, qui a été invitée à commenter.

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