Groupe Canam et compagnie plus libres de retirer leur inscription

Montréal, le 2 mai 2017 — Les entreprises du Québec se font rare en Bourse et elles n’y restent pas toutes, rapportait RDI Économie lundi, notamment parce qu’elles peuvent s’en passer, a expliqué Michel Nadeau.

De 2010 à 2015, 15 entreprises du Québec se seraient inscrites au TSX, contre 21 de l’Alberta, 21 de la Colombie-Britannique et 60 de l’Ontario. Au niveau du TSX Croissance, les inscriptions auraient respectivement été de 23, 28, 67 et 98.

De plus, le Groupe Canam vient de se retirer du TSX et d’être acquis à 60 % par le fonds d’investissement American Industrial Partners (AIP), dans le cadre d’une formule qui laisserait un certain contrôle et 40 % des parts pour la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ et la famille Dutil.

Selon Michel Nadeau, qui est directeur général de l’Institut sur la gouvernance et qui a été invité par RDI Économie à expliquer la situation, au Québec il y a beaucoup d’investisseurs institutionnels, comme Fondaction CSN, le Fonds de solidarité FTQ, Desjardins Capital de risque et la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui peuvent apporter du financement en tant que partenaires à long terme avec les entrepreneurs quand une petite ou une moyenne entreprise a besoin d’argent pour sa croissance.

À son avis, cette préférence de certaines entreprises peut être expliquée par l’évitement des pressions boursières à court terme, des divulgations obligatoires et des coûts obligatoires exigés des sociétés cotées et impliquant des coûts de 300 000 à 400 000 dollars par année. Il reconnaît cependant qu’une inscription en Bourse peut devenir pertinente à des niveaux plus élevés de croissance.

Au sujet de la raison pour laquelle des PME du Québec se laissent parfois néanmoins tenter par une inscription en Bourse, Michel Nadeau affirme qu’« au début elles se font courtiser par des courtiers qui leur promettent mer et monde », mais dont les promesses peuvent mener à des déceptions liées à un manque de visibilité et de demande menant à un déclin progressif du titre.

En lien avec les divulgations obligatoires, le président et directeur général du Groupe Canam, Marc Dutil, a expliqué à RDI Économie la déception de son entreprise en Bourse de la façon suivante :

« Quand ça va bien nous ne le divulguons pas pour des raisons concurrentielles et quand ça va mal nous sommes obligés de vous le dire. Donc tout ce qu’on lance comme messages à nos actionnaires est que tel ou tel projet ne va pas très bien, même si l’entreprise a doublé depuis cinq ans et que sa valeur a été multipliée par dix depuis que nous sommes en bourse ».

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