Étasuniens et travailleurs d’outer-mer peuvent désormais connaître l’ampleur de leur exploitation

13 mars 2018
Dominique Lemoine

Pour la première fois, cinquante des plus grosses entreprises des États-Unis révèlent dans leur circulaire de sollicitation de procurations combien elles payent leur travailleur médian par rapport au chef de la direction.

Des écarts de rémunération de 32 à 935 fois plus élevés en faveur des chefs de la direction ont été dévoilés. Les mesures incluent la rémunération du travailleur médian et le total des compensations annuelles du grand patron.

Le Wall Street Journal (WSJ) rapporte qu’il s’agit de la première fois en 2018 que des sociétés ouvertes des États-Unis doivent dévoiler ces deux rémunérations, ainsi que le ratio de rémunération entre les deux, dans le cadre des effets restants de la réforme Dodd-Frank de 2010.

La divulgation du salaire des travailleurs avait alors été perçue comme étant une manière « d’aider les actionnaires à mieux comprendre et remettre en question les pratiques de rémunération des dirigeants dans les plus grosses entreprises des États-Unis », rappelle le WSJ.

Cette mesure aurait aussi été perçue comme étant une manière pour les investisseurs de pouvoir évaluer si des entreprises créent de bons emplois, ainsi que la cohérence d’entreprises quand elles prétendent que leurs employés sont leur plus important atout.

Un autre des effets serait de permettre aux travailleurs de comparer leur rémunération avec celle de leurs pairs, dans un contexte de niveaux contestés de rémunérations patronales, ainsi que de hausses de primes de soins de santé.

Selon le WSJ, les critiques de la divulgation obligatoire du ratio de rémunération soutiennent de leur côté qu’il s’agit d’un instrument qui n’offre que « peu » d’informations « importantes ».

Par ailleurs, la réglementation laisserait désormais aux entreprises une « large » marge de manoeuvre dans leur définition du travailleur médian et du contenu de sa rémunération, par exemple la possibilité d’exclure 5 % des travailleurs d’outre-mer.

Des entreprises auraient aussi pris la liberté d’en dire plus que la réglementation ne l’exige, de manière à mieux faire accepter les écarts auprès de leur main-d’oeuvre.

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