Des personnes influentes commencent à s’insurger

Montréal, le mercredi 11 février 2015 — La mise au jour d’un système de fraude fiscale organisé par le géant bancaire britannique HSBC à partir de la Suisse relance dans plusieurs pays le débat sur les pratiques des banques et le secret bancaire.

Le scandale financier connu sous l’appellation SwissLeaks a commencé à se répandre après le début de 2014, quand le quotidien Le Monde a reçu une clé USB dans laquelle étaient consignés les identités de 100 000 détenteurs de comptes de la filiale suisse de HSBC entre 2006 et 2007, et de montants « camouflés » équivalents à 180 milliards d’euros, selon Le Monde.

Dans les premiers pays concernés, la présidente travailliste de la commission des comptes publics de la Chambre des communes britannique a déclaré que « les révélations sur HSBC démontrent une fois de plus l’opacité d’une industrie mondiale au service d’une élite nantie ».

En Suisse, une ancienne ministre socialiste qui fut chargée des affaires étrangères jusqu’en 2011 et impliquée dans le dossier fiscal entre UBS et les États-Unis, a fustigé l’inertie et l’omerta sur ce scandale financier dans son pays. Micheline Calmy-Rey a déclaré qu’ouvrir une enquête, à l’instar de celles ouvertes au Royaume-Uni et en Belgique, « serait la moindre des choses ».

En France, Karine Berger, qui est secrétaire nationale du Parti socialiste à l’économie, a estimé « qu’il est temps que la communauté internationale s’attaque de front à cette forme de délinquance ».

Le MÉDAC s’attend à ce que d’autres élus, personnes en position d’autorité et groupes influents réagissent, puisque « la dette grecque et celle de bien des pays, l’austérité et son cortège d’amputations sur le flanc de services sont contenus dans les chiffres de HSBC, UBS et autres », selon un éditorialiste du quotidien Le Devoir.

Les chiffres coulés par un ancien employé de la HSBC à Genève ont confirmé que 1 859 Canadiens y ont détenu des comptes outre-mer à l’abri de l’impôt entre 2005 et 2007, ont rapporté l’émission Enquête et Le Journal de Montréal. Ce dernier ajoute que 28 entreprises du Québec, dont Bombardier et Gaz Métro, sont présentes au Luxembourg, bien qu’elles profitent des subventions de l’État ici, sans compter les gens qui ont des comptes au Panama ainsi qu’aux îles Vierges britanniques.

Sources :

« Une industrie au service d’une élite nantie », Le Monde ›››

« Des fortunes canadiennes à l’abri de l’impôt en Suisse », Radio-Canada ›››

« Pendant qu’on vous déplume... », Le Journal de Montréal ›››

« L’évasion fiscale dans la mire du MÉDAC », communiqué ›››

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