Oui à rendre contraignant le vote consultatif des actionnaires

Montréal, le 19 août 2016 — Le vote consultatif sur la rémunération a accru le dialogue entre l’entreprise et les actionnaires, mais n’a pas freiné la croissance des rémunérations, soutiennent Yvan Allaire et François Dauphin dans un texte soumis au Financial Post.

Le premier est président exécutif du conseil de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) et le second en est le directeur de recherche.

Dans une lettre ouverte de langue anglaise du 11 août (envoyée hier au Financial Post), les auteurs se disent cependant d’avis (à titre personnel…) que les politiques de rémunération devrait demeurer l’affaire des conseils d’administration, et ce, quels que soient les bénéfices « indirects » attendus du vote consultatif ou contraignant.

Ils évoquent des difficultés liées aux votes, telles que la complexité des plans de rémunération pour les actionnaires, une standardisation des politiques de rémunération de manière à garantir leur approbation par les actionnaires, ainsi qu’une vision à court terme des dirigeants pour amadouer les actionnaires grâce aux résultats boursiers à court terme.

Selon eux, la contestation des plans de rémunération excessifs serait plus efficace si elle passait seulement par des votes majoritaires contre la réélection des membres du comité de rémunération. Ils admettent cependant que cela requiert de la cohésion de la part des investisseurs.

Les auteurs ne pensent donc pas que le Canada devrait aller dans la même direction que l’Angleterre et la France, qui ont commencé à mettre la table pour des votes obligatoires plus fréquents et plus contraignants au sein des sociétés ouvertes.

Au sujet du vote consultatif et contraignant, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) se doit d’exprimer son désaccord avec ces deux auteurs respectés et alliés sur d’autres sujets et en d’autres circonstances.

En effet, bien que le MÉDAC reconnaisse l’utilité complémentaire des votes d’élection, il considère qu’en l’absence de garantie de cohésion entre investisseurs institutionnels les petits épargnants et actionnaires doivent au minimum maintenir et au mieux accroître leur nombre d’instruments démocratiques pour se faire entendre et pour influencer le cours des événements.

Il n’y a jamais trop d’instruments démocratiques.

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