Mieux vaut prévenir que guérir les dommages à la réputation

Montréal, le 2 novembre 2016  Les conseils d’administration des sociétés ouvertes doivent davantage inclure dans leurs orientations les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernement responsable d’entreprise qui préoccupent l’ensemble des parties prenantes, selon Louise Champoux-Paillé.

Louise Champoux-Paillé, qui est notamment administratrice de sociétés, diplômée en administration et gouvernement d’entreprise, de même que chercheuse en éthique financière, écrivait récemment que des entreprises ont « utilisé plusieurs moyens au cours des dernières années pour inclure indirectement les parties prenantes dans leur processus de décision ».

Cependant, à son avis, il n’est pas certain que ces moyens aient été suffisants pour atteindre l’objectif de tenir compte des intérêts des actionnaires, des employés, des fournisseurs, des créanciers, des communautés, etc.

« Le rôle du conseil d’administration prend une nouvelle forme, soit celle de concilier les intérêts des différentes parties prenantes et de considérer, comme indicateur de performance, tout autant la performance financière qu’extra-financière de l’entreprise […] Les sociétés ouvertes doivent admettre l’importance des relations avec les parties prenantes pour bâtir des entreprises viables, financièrement saines et de bonne réputation à long terme », propose-t-elle comme pistes de réflexion et de progrès.

Miser sur la participation active d’administrateurs sensibilisés

Le modèle des parties prenantes qu’elle suggère se distingue du modèle actionnarial, en misant sur la maximisation de la valeur partagée par l’ensemble des parties prenantes plutôt que sur la maximisation de la valeur actionnariale, sur la coordination, la coopération et la gestion de conflits plutôt que sur le contrôle, ainsi que sur la valeur ajoutée financière et extra-financière plutôt que sur l’unique profitabilité des actionnaires.

Concrètement, elle recommande de revoir les critères et les voies de sélection des administrateurs pour en recruter qui épousent la perspective du modèle des parties prenantes, par exemple en considérant des candidats des milieux de l’éducation, de l’État, des organismes à but non lucratif et des organismes non gouvernementaux, et non pas seulement ceux du milieu des affaires.

De tels administrateurs ayant des compétences en responsabilité sociale et en développement durable pourraient activement prévoir d’avance et identifier « des impacts négatifs conséquemment aux opérations de l’entreprise », au-delà des simples rôles minimaux de consultation et de reddition de compte qui existent présentement par l’entremise de dialogues, bien que constructifs, avec des groupes, par exemple lors de dépôts de propositions d’actionnaires liées aux orientations, qui sont parfois même retirées à la suite d’un engagement porteur.

Autres pistes actuelles de consultation et de reddition de compte

La formation continue des administrateurs en matière de responsabilité sociale et la création de comités spécifiques consacrés à des préoccupations de parties prenantes font partie des moyens et des initiatives actuels salués par Mme Champoux-Paillé. Ces préoccupations pourraient aussi être liées à l’environnement, aux conditions de travail, ainsi qu’à la santé et la sécurité.

Des déclarations annuelles identifiant les audiences internes et externes principales de l’entreprise, de même que ses priorités et activités conséquentes, pourraient aussi être une piste de solution. Sans oublier des outils de consultation, tels que les comités de travail, les sondages et les panels de discussion, pour identifier collectivement des enjeux extra-financiers prioritaires.

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